On y est presque ! Dans moins d’un mois maintenant, Dragon Ball Sparking Zero va enfin atterrir sur PS5, Xbox Series X|S et PC. Un véritable événement pour les fans de la saga d’Akira Toriyama, de la franchise Budokai Tenkaichi et pour la scène vidéoludique qui va devoir faire de la place afin d'accueillir, peut-être, l’un des meilleurs jeux de l’année. Après notre première preview, Bandai Namco nous a invité pour réessayer plus longuement ce titre que l’on surveille de très près. La magie opère-t-elle toujours suite à cette seconde et dernière rencontre avant le test final ? Nos nouvelles impressions.
Les enjeux autour de Dragon Ball Sparking Zero sont énormes. Premièrement, cela fait une éternité qu'on n'avait pas eu un jeu Budokai Tenkaichi sur le marché. Désolé la génération Z, mais vous avez raté des bangers comme on dit de nos jours. Deuxièmement, ce nouvel épisode va devoir prouver que le retour de la série est une excellente idée, et même pourquoi pas faire mieux sur certains points que les derniers jeux DB sortis.
Des modes généreux mais imparfaits
Notre premier tête-à-tête au Summer Game Fest 2024 avec Dragon Ball Sparking Zero s’est avéré extrêmement positif. Entre le respect de l'œuvre originale, de la série Budokai Tenkaichi, et les évolutions permises par la technologie actuelle, on en a pris plein la vue. Malheureusement lors de cette preview, on n’a pas pu approfondir certaines parties comme le mode Histoire appelé ici « Episode Battle ». Dans ce dernier, l’idée est d’immerger les fans en leur faisant jouer certains des plus grands moments des divers arcs, de DBZ à Dragon Ball Super, en prenant le contrôle de huit personnages différents (Goku, Freezer, Goku Black…). On a ainsi encore eu l’occasion de s’attarder sur le moment où Radditz capture Gohan petit et sur l’affrontement qui s’ensuit. Une bonne opportunité qui nous a permis de nous forger une meilleure opinion de la mise en scène qui n’est, hélas, pas sans défaut.
Ce Budokai Tenkaichi 4 qui ne dit pas son nom fait le choix d’alterner entre des cinématiques avec le moteur du jeu, mais aussi des images fixes avec des dialogues apposés dessus pour narrer les passages les plus importants. En soi, ce procédé qui peut faire penser à un visual novel a réellement du cachet. Mais la contrepartie est que la mise en scène perd en dynamisme, tandis qu’on s’attendait plutôt à ce que les développeurs lâchent les chevaux.
D’ailleurs, quitte à opter pour ce type de scénographie, le studio Spike Chunsoft aurait pu aller au bout de leur démarche en créant plutôt des cases de manga animées pour encore plus de fidélité. Heureusement, les cinématiques avec le moteur du jeu reprennent le pouvoir chaque fois que c’est nécessaire, mais on reste sur notre faim pour l’instant.. De même, de ce que l’on voit pour le moment, tout parait très expéditif autant sur le plan de la mise en scène que des événements relatés. Si vous débarquez dans cet univers, vous risquez donc peut-être d’être perdus. La mort d’un des personnages dans l’arc Saiyan est par exemple survolée et mentionnée uniquement à travers une image fixe.
L’autre reproche que l’on peut faire à ce stade, mais qui n’est cependant pas inhérent à Dragon Ball Sparking Zero, c’est la censure. Non, même sur cette version plus avancée que celle du Summer Game Fest 2024, il n’y a pas de sang, ni de trou béant lorsque Goku et Radditz sont transpercés et Piccolo a toujours ses deux bras. On se doute que cette décision a été prise pour s’adresser au plus large public possible, d’autant que ça fait des décennies que le saga a mis le frein sur la violence, mais on regrette qu’il n’y ait, semble-t-il, pas même d’options à activer pour avoir des effets non censurés. C’était déjà un gros défaut de jeux récents comme Dragon Ball Z Kakarot. Comme sur ce dernier, on a ce sentiment d’inachevé, de déception, alors que dans le même temps, on sait qu’on va apprécier des passages parce que le jeu est capable d’envoyer du bois.
On devrait vivre de bons moments… mais peut-être aussi de mauvais. En effet, l’un des éléments qui nous a surpris, c’est le pic de difficulté auquel on a été confronté très rapidement. Lors de notre affrontement dans le mode Histoire « Episode Battle », on a littéralement craché du sang face à Vegeta (gorille). Ça peut s’expliquer de diverses façons et la première étant qu’il faut se réhabituer à maîtriser toutes les mécaniques de combat. C’est incontestable. Et en plus de les dompter, il faut aussi connaître les points faibles de notre adversaire, voire les éventuelles tricheries qu’on peut réaliser en spammant certaines attaques. Mais il est clair que le combat en lui-même était tendu et a aussi déstabilisé quelques confrères. Un rééquilibrage en vue ? Réponse dans quelques semaines. Tout cela étant dit, on a quand même hâte de voir ce que le mode Histoire nous réserve, notamment la dimension « What if » qui peut changer le cours des événements que vous connaissez par cœur, et si nos griefs prendront ou non le pas sur notre impression générale.
Ce nouvel aperçu de Dragon Ball Sparking Zero a aussi été l’occasion de partir à la découverte d’un deuxième mode : « Custom Battle ». Ce n’est ni plus ni moins qu’un éditeur de combats qui offre une multitude d’options pour personnaliser ses propres affrontements. On peut ainsi choisir les personnages jouables et les adversaires auxquels se confronter, l’arène de combat, modifier les cinématiques d’avant et d’après match en décidant par exemple des poses et expressions des combattants, appliquer des conditions de victoire ainsi que d’autres réglages comme la durée de la bataille, la possibilité ou l’impossibilité de se transformer ou de fusionner, et bien d’autres choses encore.
Une fois que tout est en place, on peut bien entendu jouer au combat fraîchement créé et même le partager en ligne pour que tout le monde y ait accès. Un éditeur très complet et qui est réellement flexible puisqu’on a le choix entre différents modes pour concevoir de A à Z des duels ou aller récupérer ceux préparés par les développeurs dans « Combat Bonus » pour avoir une base. On ne se voit pas forcément passer du temps dans ce mode à titre purement personnel, mais il y a un vrai potentiel pour celles et ceux qui sont sensibles à ces expériences de création.
La puissance de Dragon Ball Sparking Zero
Maintenant qu’on a pu blablater sur ces modes de jeu, il est temps de rentrer dans le vif du sujet : la bagarre. Sparking Zero est-il plus accessible qu’un Dragon Ball FighterZ ? Oui. Il ne faut pas avoir un bagage dans le versus fighting pour prendre du plaisir, et la série des Budokai Tenkaichi a toujours été accessible. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut crier victoire. Dragon Ball Sparking Zero reste un jeu de combat, en arène, qui demande d’assimiler tout un panel de mécaniques à commencer par les déplacements.
Et rien que là, il y a déjà du changement puisque Spike Chunsoft s’est débarrassé du « Free Dash ». Cette fois, chaque déportation dans l’air consomme du Ki. La fameuse énergie qui sert à lancer des petites attaques comme les Kikohas, des choses plus dévastatrices comme le Genkidama, ou encore à se téléporter. Les déplacements sont ainsi accélérés par rapport à Budokai Tenkaichi 3, en particulier quand on prend en compte des mouvements comme la Ruée courte qui rendent l’ensemble encore plus dynamique qu’auparavant. Entre les différentes ruées, les téléportations, les attaques téléportées et suivies, l’immersion est totale et tout bonnement ultra grisante… sous réserve, évidemment, de dompter ce volet déplacements, ce qui requiert du temps et une bonne lecture de l’action.
Quand ça commence à se taper, Dragon Ball Sparking Zero est aussi une démonstration et n’a absolument pas à rougir de ses prédécesseurs. Le panel d’actions offensives comme défensives est très exhaustif et il faudra toutes les maîtriser pour espérer gagner, car même le coup le plus dévastateur peut être évité par les plus aguerris ne laissant à l’adversaire que ses yeux pour pleurer. Certaines actions, comme les simples Kikohas, peuvent d’ailleurs toujours être déviées ou renvoyées à l’ennemi en appuyant sur la touche adéquate avec le bon timing. On retrouve des combos classiques de coups faibles et forts pour des attaques hautes ou basses, chargées, à mélanger avec des chopes, une garde directionnelle ou encore des « Contre Vengeur » à courte, moyenne ou longue portée qui permettent par exemple de bloquer un coup de pied sauté, de repousser le rival avec l’aura du perso et de contre-attaquer avec une patate. Ça claque.
On doit aussi apprendre à gérer des compétences qui ne sont pas illimitées, dans le but de se payer des buffs offensifs ou défensifs, et surtout son Ki. En chargeant la barre dédiée, on a toujours accès aux attaques Blast classiques comme le Kamehameha, ou aux ultimes comme le Super Kamehameha qui ne peut être déclenché qu’à condition d’entrer en mode Sparking. Pour cela, rien de plus simple, il suffit de charger au maximum la barre de Ki jusqu’à ce qu’elle explose et devienne violette. Cela permet de gagner en puissance, et donc de déclencher des coups spéciaux propres à chaque personnage, pendant un temps limité. Si deux attaques Blast se rencontrent, ça engendre l’une des quatre « Actions d’Impact ». Dès lors, il faut pratiquer un QTE pour faire en sorte que ce soit notre attaque qui finisse par toucher notre opposant. Un moyen supplémentaire pour les développeurs d'offrir une mise en scène aux petits oignons, spécialement lors de l’Impact Blast, déjà impressionnante en temps normal. La rencontre entre un Kamehameha de Gohan et une Grenade lumière de Piccolo offre une dimension folle avec des attaques qui prennent alors tout l’écran. Du délire.
C’est dans de tels moments qu’on perçoit encore plus le chemin parcouru et l’évolution depuis les épisodes PS2. Dragon Ball Sparking Zero est un déluge visuel de tous les instants. La moindre attaque mythique ou coup classique porté se ressent également au niveau de l’impact. De ce fait, les combats sont beaucoup plus vifs et violents avec des vêtements qui se détériorent au fil des combats ou des environnements qui partent maintenant en lambeaux après une attaque. Une grosse baffe comme peut l’être FighterZ dans son genre. La puissance se perçoit aussi dans les expressions de chaque personnage qui bénéficient d’excellentes animations lorsque ces derniers donnent ou reçoivent certains coups; le décor comme le ciel peut changer en temps réel pour un simple chargement de Ki etc. Même les fusions ou transformations, qui peuvent être déclenchées via la croix directionnelle et une touche avec une interface à la Raging Blast, sont plus épiques.
Bref, tout est fait pour qu’on ait réellement le sentiment d’avoir le contrôle de personnages hors norme. Le souci du détail est juste fou avec une vraie volonté de coller au plus près de l’anime culte. On pense par exemple à la mise en scène des grosses attaques, comme le Kamehameha père-fils à une main de Gohan SSJ2 ou l’explosion de colère de Buu, ou à des choses qui passeront peut-être inaperçues comme la danse de Kid Buu après une attaque. Au lieu de se déplacer en volant comme tout le monde, Goku petit peut utiliser son nuage magique. Des exemples de ce type, il y en a à la pelle et ce qu’il faut retenir, c’est que Dragon Ball Sparking Zero est aussi généreux dans le fond que dans la forme. Finalement, le plus gros reproche qu'on peut encore lui faire, c’est cette satanée censure, alors même que le studio a pris soin d’afficher les blessures subies par les combattants.
Un dernier aspect qu'on a enfin pu jauger dans cette preview, c’est l’équilibrage de ce gigantesque roster composé de plus de 180 personnages. Un casting qui s’étend de Dragon Ball… jusqu’à Dragon Ball Daima ! Eh oui, le Goku du nouvel anime supervisé par Akira Toriyama sera notamment de la partie. Avec cet épisode, Spike Chunsoft veut qu’on ressente toute la puissance et les pouvoirs de chaque combattant. De ce fait, il y a bel et bien un déséquilibre qui se crée naturellement. Vegetto SSJ ou Kid Buu sont redoutables d’un point de vue de la vitesse et de la puissance des attaques. Ils ne feront qu’une bouchée de ce pauvre Mr Satan qui sera éliminé très vite si vous le prenez dans votre équipe. Cell Perfect devrait également être l'un des favoris.
Mais entre deux versions d’un personnage classique, comme Goku de base ou Goku SSJ, il y a aussi des différences qui vont par exemple affecter le timing des mécaniques de combat. Cette approche de persos qui en dominent complètement d’autres est assumée, mais rassurez-vous, ce ne sera pas non plus la fête à neuneu. Pour ne pas enlever une partie du plaisir, les développeurs permettent ce “déséquilibre” dans les affrontements normaux. Dans les matchs classés, chaque joueur aura 15 points à dépenser pour choisir jusqu'à cinq personnages en sachant que le coût diffère d'un combattant à l'autre. Avec cette méthode, il sera donc impossible d’avoir une équipe survitaminée en rassemblant cinq des meilleurs persos.
On attend Dragon Ball Sparking Zero… comme des fous
Ce gros match retour avec Dragon Ball Sparking Zero n’a fait que confirmer tout le bien que l’on pense du jeu. Avec des combats plus rapides, plus dynamiques et plus spectaculaires, cet épisode met la barre très très haut. Si Spike Chunsoft sait nous en mettre plein la vue avec les visuels, et la fidélité de l'œuvre, le gameplay n’a pas été mis de côté. En peaufinant la formule Budokai Tenkaichi, le studio offre un titre plus accessible qu’un FighterZ, mais tout de même technique. Après cette seconde et dernière preview, on est extrêmement impatient de mettre les mains dessus. L’un des meilleurs jeux de l’année 2024 ? Il semble bien avoir toute sa place dans ce classement, et ça fait plaisir de revoir la série à ce niveau après autant de temps.